Romans

Le bûcher – György Dragomán

J’avais lu un petit mot au sujet de ce livre dans le magazine Lire d’octobre, il avait rejoint ma pile à lire mais j’ai un peu l’impression d’être seule à l’avoir lu… Et je suis pas sûre que ça change après ma chronique!

Ce que ça raconte :

Emma, jeune ado orpheline, est récupéré par sa grand mère qu’elle ne connaît pas dans le pensionnat où elle vit depuis quelques mois. Par sa voix, on va découvrir les quelques mois après la chute de Ceausescu, dans cette Roumanie meurtrie de 1990. Et par la voix de sa grand-mère, on découvre l’histoire d’avant : les juifs pendant la deuxième guerre, la délation pendant ceausescu. Mais c’est surtout l’histoire d’une jeune fille qui sort de l’enfance…

Ce que j’en pense :

Je suis déçue. Je pourrais même m’arrêter là mais je suis sympa je vais détailler. Je croyais ce livre très réussi, je pensais plonger dans la voix d’une ado, maîtrisée, surtout que je venais de finir la vraie vie dans lequel j’ai vraiment apprécié la narration. Je croyais vivre ces moments d’âpres dictature en comprenant un peu mieux ce qu’il s’était passé.

Alors oui, on plonge dans cette Roumanie des années 90, qui nous semble à mille lieux de ce que l’on vivait nous a l’époque (Oui désolée les jeunes, Je commence à devenir vieille et à compter en dizaine d’années…). Par exemple quand l’auteur nous décrit un magasin. Un vrai, une sorte de supermarché, pas comme leurs anciennes épicerie toujours en rupture de tout. On plonge aussi dans l’adolescence, les questionnements du corps, de l’amour, de la filiation. Et ça j’ai vraiment apprécié, j’aurai pu lire ces 400 et quelques pages d’une traite.

Malheureusement il y a le reste : l’écriture inégal, le rythme inégal, la dimension « magique », ou supersitieuse, enfin on ne sait pas trop, et surtout, cette façon de dire les choses à demi-mots. Je déteste ça. Je sais que c’est un parti pris créatif, mais alors refermer un livre sans être sûre d’avoir compris, ou avoir l’impression d’être passée à côté? J’ai l’impression d’être stupide (je ne crois pas l’être, mais bon, qui peut le mesurer hein…)

Et comme je disais, l’écriture et le rythme inégal m’a beaucoup ennuyée. Au début du livre c’était les phrases courtes. Les poncifs inutiles. Les « j’enfile mes bas. J’enfile ma jupe. Je met mes chaussures. J’ouvre la porte. Je sors ». A croire qu’il y avait plein de pages à remplir. Mais je m’y suis fait peu à peu. En revanche, se lancer dans des chapitres, les avaler rapidement parce que très intéressant, et tout à coup, pouf, le soufflé retombe, et on se retrouve stoppé en pleine course…

Je dirais donc que je ne le conseille pas particulièrement si vous êtes sensible au rythme. Pour tout le reste, ce livre n’est pas mauvais, et surtout il m’amène à m’interroger sur la construction de la littérature roumaine que je ne connais pas du tout.

Et vous,

Vous aimez découvrir des livres du monde, ou le style des autres littératures vous bloque un peu? (C’était la mode de la littérature scandinave y’a quelque temps, on en est où maintenant?)

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